Mis à jour le 23 août 2025
Beaucoup de clichés perdurent sur les avocats.
Un petit inventaire à la Prévert :
Ces idées reçues, je les entends tous les jours. Alors, prenons le temps de les passer en revue et de les déconstruire comme on dit aujourd’hui.
I. Les idées reçues sur nos honoraires
1. L’avocat gratuit existe-t-il ?
Une légende persiste partout sur internet, dans les soirées entre amis et dans les Palais de justice, l’avocat gratuit existerait, cet avocat que personne ne paie et qui se donne corps et âme à son métier. Cette bête étrange qui ne se nourrit pas ou si de justice et d’eau fraîche, qui n’a pas besoin de se loger et qui hante le Palais de Justice !
Non, l’avocat gratuit n’existe pas.
Lorsqu’il est commis d’office ou lorsqu’il travaille au titre de l’aide juridictionnelle, ce n’est pas le client qui paie, mais l’État.
En clair, lorsque votre avocat travaille, il est rémunéré soit par vous, soit par l’Etat soit aussi par la protection juridique.
2. Tous les avocats roulent en grosses voitures
L’image est belle… mais fausse. La majorité des avocats en France ne roulent pas en Porsche Cayenne.
Beaucoup travaillent dans de petites structures et ne sont pas « riches » comme on l’imagine.
3. On ne sait jamais combien un avocat va coûter
Ca c’était avant !
Depuis 2015, fini le temps des mauvaises surprises, la convention d’honoraires est obligatoire : tout doit être écrit les modalités de fixation des honoraires au forfait au temps passé avec ou sans honoraires de résultat. Cette convention oblige l’avocat comme elle oblige le client qui devra aussi régler les honoraires acceptés.
4. Plus on paie cher, plus on gagne
Non, un avocat n’est pas un magicien et ce n’est pas parce que vous allez le payer très cher, que vous êtes assuré de gagner votre dossier. Les honoraires tiennent compte de la complexité du dossier, de l’expérience du professionnel, et du temps passé sur votre affaire.
II. Les idées reçues sur notre métier
1. Les avocats s’arrangent entre eux
Voilà un cliché qui a la peau dure. Pourtant, nous avons prêté serment : dignité, conscience, indépendance, probité, humanité.
Alors oui, il nous arrive de discuter avec notre confrère adverse avant ou après une audience… mais pas pour « magouiller » contre vous. Nous nous connaissons car ce sont toujours les mêmes confrères qui interviennent dans certaines matières, alors ils nous arrivent de discuter avec l’avocat adverse et de rire parfois et très souvent la discussion ne porte pas du tout sur le dossier.
2. L’avocat n’est jamais disponible
Nous ne sommes pas toujours joignables dans l’instant, c’est vrai. Mais cela ne veut pas dire que nous ne travaillons pas votre dossier !
Nous jonglons avec plusieurs clients, des audiences, des conclusions à rédiger… Alors parfois, laissez un message ou envoyez un mail, pour ma part je fonctionne beaucoup avec les SMS : on vous répond, promis.
3. Tous les avocats défendent des criminels
Non ! Tous les avocats ne sont pas pénalistes. Beaucoup interviennent aussi en droit du travail, en droit civil, en droit commercial… Nous rédigeons des contrats, nous négocions des ruptures conventionnelles, nous conseillons les entreprises ou les particuliers. Bref, nous ne plaidons pas tous aux assises. Pour ma part, il m’arrive de plaider aux Assises mais ce n’est pas mon contentieux principal.
4. L’avocat commis d’office est mauvais
Certainement pas. Les avocats commis d’office sont des professionnels formés et investis. Souvent jeunes, ils mettent toute leur énergie dans ces dossiers qui leur permettent de se faire connaître.
5. Un avocat qui perd un dossier est un mauvais avocat
Pas du tout. Parfois, c’est le dossier qui est mauvais. Et, soyons honnêtes, votre avocat vous aura souvent prévenu des difficultés et des risques d’engager une procédure si cette dernière était perdue d’avance.
Conclusion : et si on regardait les avocats autrement ?
Alors non, nous ne sommes pas gratuits, pas riches, pas toujours pénalistes et pas des magiciens non plus ( un mauvais dossier restera un mauvais dossier et ceci même avec le meilleur avocat de France). Nous sommes surtout des professionnels du droit, avec nos forces, nos limites et… un peu d’humanité derrière la robe.